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La victoire éclatante du Paris Saint-Germain en Ligue des Champions 2025 (5-0 face à l’Inter Milan) n’est pas seulement un exploit sportif, elle s’impose comme un cas d’école aux multiples enseignements. Retour sur les leçons à tirer de ce triomphe, bien au-delà du rectangle vert.

Depuis samedi soir, on a déjà beaucoup parlé du succès historique du PSG en Ligue des Champions.

Pour les supporters du PSG, les fans de foot et plus généralement les amateurs de sport, la saison du PSG est une formidable épopée jusqu’au chef d’œuvre de la finale de Munich du 31 mai 2025.
Pour les autres, ce n’est qu’un match de foot.

Alors, analysons les choses d’un peu plus près car il y a beaucoup d’enseignements à retenir de ce sacre européen, qui peut inspirer divers domaines, notamment juridique, économique, managérial et sociétal, au-delà du sportif.

Le 1er enseignement, c’est que la victoire du PSG renforce la valorisation de sa marque (déjà forte) en France et à l’international, décuplant la valeur de ses droits d’image, de ses contrats de sponsoring et de merchandising (le nouveau maillot collector avec l’étoile de champion d’Europe s’arrache déjà comme des petits pains). Juridiquement, cela impose une vigilance accrue sur la protection de la propriété intellectuelle, la gestion des licences et la lutte contre la contrefaçon, alors que la notoriété du club explose sur tous les continents. Cela devrait également se traduire par une renégociation à la hausse des partenariats.

Il est d’ailleurs intéressant de relever que la marque PSG a connu un rapide et formidable succès marketing et commercial (grâce notamment à des collaborations ciblées et un rajeunissement de son image), mais que cette réussite s’est construite plus vite que sa victoire sportive sur le terrain européen qui a mis 14 ans à se dessiner. Cela démontre que le sport n’est pas une science exacte, et qu’il résulte d’une alchimie difficile à trouver, alors que les résultats économiques et financiers d’un club reposent sur ses résultats sportifs par définition aléatoires.

@psg

Le 2e enseignement, c’est l’esprit d’équipe et le projet commun. Quel plus beau message que celui de gagner ensemble pour un sport collectif ! Après une politique de recrutement de stars pensant qu’elle lui permettrait de se hisser au sommet, c’est finalement avec des joueurs moins clinquants mais plus homogènes et cohérents que le PSG a gagné. Cette équipe-là a démontré que le collectif prime sur les individualités. Ensemble, tout devient possible ; une leçon qui va bien au-delà du sport.

Le 3e enseignement, c’est la résilience et l’apprentissage des échecs. Le chant des supporters « après tant d’années, de galères et de combats » est devenu un hymne symbolique. Les plus jeunes ne peuvent aujourd’hui imaginer qu’en 2008, le PSG était au bord de la relégation en Ligue 2 et ne connaissent sans doute pas le nom d’Amara Diané, le buteur de la dernière journée de championnat qui a permis d’éviter cette relégation. Plus récemment, la tragique remontada du Barça en 2017 a été le pire cauchemar des Parisiens. D’autres défaites cruelles comme celle contre Manchester United en 2019, contre le Bayern Munich en 2020, ou le Real Madrid en 2022. Ce succès de 2025 est le fruit d’une capacité à se relever, à analyser ses faiblesses et à les transformer en forces. C’est la preuve que la persévérance face à l’adversité mène au sommet, et qu’il faut souffrir avant d’être heureux.

Le 4e enseignement, ce sont les larmes du capitaine Marquinhos quelques minutes avant le coup de sifflet final alors que le match n’est pas encore fini. Ce défenseur central, arrivé à l’âge de 19 ans, qui a passé 12 ans au PSG (ce qui est déjà assez remarquable dans le football moderne où les transferts sont légion), a connu des victoires mais aussi beaucoup de désillusions jusqu’à ce titre de champion d’Europe. Dès la conquête de ce titre suprême, les premiers mots de ce capitaine exemplaire, décrié par certains, ont été pour ses coéquipiers, pour son club auquel il a tout donné, et pour les supporters, en disant du fond du cœur qu’ils les aiment (pas des propos revanchards comme on en a parfois entendu). Pas étonnant qu’il ait été désigné par ses coéquipiers pour être leur capitaine pour les conduire. Un exemple, un leader !

@psg

Le 5e enseignement, c’est ce tifo magnifique des supporters parisiens fait en hommage à Xana, la fille de l’entraîneur Luis Enrique décédée d’un cancer à l’âge de 9 ans. Loin de certaines caricatures (parfois justifiées), cette attention témoigne d’un lien fort, empreint de respect et d’affection, entre les fans du PSG et le coach de leur équipe. Cette image était belle et bouleversante d’émotion.

Le 6e enseignement, c’est que le Parc des Princes est plus que jamais le stade du PSG. Samedi et dimanche, plein à craquer, incandescent, il a chanté, vibré, chaviré comme jamais. Si l’on peut légitimement comprendre le souhait des dirigeants d’augmenter la capacité de l’enceinte de la porte de Saint-Cloud pour répondre aux ambitions du club, à la demande des fans et aux enjeux économiques, le Paris Saint-Germain peut-il vraiment déménager et quitter Paris ? La mairie de Paris peut-elle laisser partir ailleurs son club champion d’Europe ? Les parties ne sont-elles pas obligées de trouver une solution pour que le PSG puisse continuer à jouer et rayonner dans son jardin ?

Le 7e enseignement, c’est que cette victoire qui transcende le sport. Nous l’avons vécu pendant la parenthèse enchantée des jeux olympiques et paralympiques ou pendant les coupes du monde foot et de rugby. Nous avons retrouvé cette ambiance de fête et cette liesse populaire samedi soir, pas uniquement dans Paris, mais dans presque toute la France. Dans un pays souvent fracturé, le triomphe du PSG est un puissant levier émotionnel et symbolique. Il fédère, suscite la fierté, et remet le sport au cœur du lien social. Seul le sport procure de telles émotions, aussi intenses. Seul le sport peut réunir au-delà des clivages sociaux.

Le 8e enseignement, ce sont les défis pour l’avenir. Ce succès pose la question de la gouvernance des clubs à l’ère des fonds souverains et des investisseurs internationaux. Il invite à repenser la régulation du football européen : équilibre compétitif, solidarité entre clubs, encadrement des salaires et des transferts. Le PSG, désormais modèle, sera attendu sur sa capacité à conjuguer excellence sportive et exemplarité institutionnelle.

Alors, pour tout ça, merci PSG !

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